Depuis début 2020, plusieurs maires du territoire ont été rencontrés, ainsi que la Communauté de Communes de Thonon Agglomération (réunion 12/2021). Des échanges intéressants et constructifs sur la difficulté pour rassembler et attirer les professionnels de santé sur notre territoire. Ainsi que la volonté commune de mener à bien des projets correspondant aux besoins réels de la population et des professionnels de manière pérenne sont en cours.
Un groupe de travail composé de professionnels de santé s’est ainsi constitué au sein de la CPTS, pour réfléchir à la place que la CPTS du Bas-Chablais peut jouer pour favoriser la réflexion et l’aboutissement de ces projets. Voici quelques éléments de réponse :
La CPTS comme facilitateur pour communiquer entre les professionnels et les collectivités locales:
Représentant les professionnels de santé du Bas-Chablais, la CPTS peut aider à la fois les professionnels et les collectivités locales à mieux échanger entre eux. D’un côté les besoins et attentes des professionnels peuvent être remontés, et de l’autre les projets en cours de réflexion de la part de certaines collectivités locales, quelque soit leur niveau d’avancement peuvent être diffusés. Nous réfléchissons aux modalités pour organiser de façon structurée cette diffusion de l’information pour qu’elle soit efficace, sans surcharger les professionnels par la multiplicité d’envois d’informations.
Actuellement, le groupe de travail prévoit de faire un état des lieux sur les modalités d’exercice actuelles des professionnels de santé libéraux sur le territoire du Bas-Chablais, ainsi que sur les projets qu’ils pourraient envisager. Cet état des lieux sera ensuite diffusé aux professionnels, pour faciliter la mise en relation entre eux. Il pourra également être mis à disposition des collectivités locales pour enrichir leur réflexion.
Répondre aux besoins de la population et des professionnels de santé déjà présents:
La CPTS souhaite encourager et faciliter les projets de regroupement des professionnels de santé, car cela apparaît être une modalité d’exercice plus attractive pour les nouvelles générations, quelque soit le type de profession.
Quelque soit le type de projet envisagé, il nous semble essentiel que les professionnels de santé exerçant sur le bassin soient impliqués au maximum dans la réflexion et la construction du projet, pour leurs besoins et ceux de la population.
Il nous semble important que le projet ne soit pas construit en partant d’un modèle économique pré-déterminé, mais plutôt en partant des besoins évoqués ci-dessus. En effet, nous remarquons que les projets des communes sont très variés mais ne correspondent pas toujours aux besoins des professionnels de santé déjà installés (achat des locaux, location de locaux, construction par les professionnels de santé ou la commune,...). Construire à partir de l’existant, avec les professionnels déjà présents, nous semble essentiel, afin de conserver ces professionnels, puis d’en attirer de nouveaux. Ce qui est rarement le cas lorsque des locaux vides sont mis à disposition.
Nous encourageons donc les collectivités locales à rester au maximum à l’écoute des demandes de ces professionnels de santé présents.
Promotion de la formation des étudiants en santé:
En tant que professionnel de santé, nous avons pour mission la formation des étudiants en santé (internes ou stagiaires des différentes professions de santé). Pour le professionnel formateur, la formation ajoute une charge de travail, mais enrichit sa pratique et est en général source de satisfaction professionnelle. Du côté des étudiants, des études ont montré qu’il y a plus de chance que l’étudiant s’installe en ville lorsqu’il a réalisé des stages en ville pendant sa formation. Ces données seraient à mieux évaluer, mais vont à chaque fois dans le sens de l’intérêt de former les étudiants en santé par des stages sur le terrain.
La CPTS souhaite donc encourager et valoriser l’encadrement des étudiants en santé. Pour cela, un état des lieux va être réalisé pour connaître plus précisément la pratique des professionnels de santé du Bas-Chablais en terme d’’encadrement des étudiants en santé. Cet état des lieux sera diffusé aux professionnels, et plus largement si besoin.
Apporter une offre de logements pour les étudiants en santé:
Parmi les freins à l’accueil d’étudiants en santé, la problématique du coût des logements est ressortie fortement lors des différentes rencontres pluri-professionnelles depuis 2 ans. Cette problématique est commune aux différentes professions.
Sur le territoire, nous avons la chance d’avoir la maison des internes de Bons-en-Chablais, mise en place suite au travail de réflexion sur le Bas-Chablais il y a quelques années. Une vraie réussite permettant d’accueillir en colocations 4 internes en médecine réalisant leur stage entre Annemasse et Publier. Les internes rapportent régulièrement que cette facilité de logement (administrative et financière) a pesé dans la décision de venir dans le Chablais, alors même que notre territoire est loin des organismes de formation (facultés de médecine de Grenoble et Lyon selon les internes par exemple).
Ce logement de Bons-en-Chablais est amené à disparaître, mais nous sommes très satisfaits d’avoir eu un retour positif pour prévoir davantage de logements dans le futur pôle de santé de Bons-en-Chablais.
A l’échelle du territoire du Bas-Chablais, nous pourrions envisager d’avoir 2 logements collectifs, par exemple de 10 studios chacun, pour accueillir des étudiants en santé : des internes de médecine mais aussi des étudiants des autres professions. Ces 2 pôles principaux pourraient être complétés par des logements plus isolés, en fonction des possibilités de certaines communes. Des règles communes d’attribution, et un lien fort entre les collectivités et la CPTS, pourraient permettre d’offrir une lisibilité forte pour les étudiants envisageant de venir en stage sur notre territoire. Cette réflexion a tout son sens à l’échelle du territoire du Bas-Chablais, avec les communes et Thonon agglomération, et nous souhaitons y participer.